"Mains sur la nuque" d'Angel Parra

Un type se lève un 11 septembre, commence sa journée en se faisant lourder par sa compagne qui lui reproche son inactivisme politique et le quitte ex abrupto, la poursuit en étant arrêté par les flics et la finit en enfer, emprisonné dans un stade comme des milliers d'autres et livré à des porcs en uniforme qui les tortureront des mois durant. Nous sommes  en 1973 à Santiago du Chili, le jour du coup d'Etat dirigé par le général Pinochet, à l'intérieur même du stade national où le nouveau pouvoir a décidé de parquer les "activistes" pro-Allende.

L'auteur, chanteur et compositeur chilien,  a connu  cet enfer et y a survécu grâce à la solidarité existant entre les victimes, grâce aux soins apportés après les séances de tortures qu'infligeait, entre quelques viols, la meute de  tortionnaires représentant l'ordre nouveau mais aussi grâce à l'oubli temporaire de leur ignoble et effrayante condition que savait offrir un détenu au travers d'histoires savamment improvisées. Ce conteur à la parole apaisante et à qui l'auteur dédie ce livre est le narrateur de ce récit.